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 Vivre du Jazz part 2

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MessageSujet: Vivre du Jazz part 2   Vivre du Jazz part 2 Icon_minitimeDim 25 Mai - 22:44

Vivre du Jazz part 2


2) Les revenus

À la question : « Dans quelle tranche de revenus annuels provenant de votre activité de musicien en 2007 vous situez-vous ? »
Les revenus considérés englobent les rémunérations provenant des cachets et des indemnités d’intermittent ainsi que celles perçues des Congés Spectacles, Adami, Spedidam ou Sacem.

a) jusqu’à 5000 € (c’est le RMI) : 10% des musiciens interrogés
Beaucoup de musiciens précisent que, sans leurs revenus provenant de l’enseignement, ils tomberaient très vite dans cette tranche. Ce pourcentage de 10% est révélateur de la paupérisation de plus en plus importante dont souffre une partie de la population des musiciens de jazz (surtout jeunes) aujourd’hui.

b) de 5000 à 15 000 € : 28%

c) de 15 000 à 24 000 € : 27%

d) de 24 000 à 45 000 € : 28 %

e) de 45 000 à 60 000 € : 5 %
« Mais sans garantie d’y rester longtemps » ajoute un musicien

f) de 60 000 à + : 2 %
« Oui, je sais, j’ai de la chance » commente un pianiste. Ce faible pourcentage devrait être revu à la hausse par le fait que les jazzmen qui gagnent très bien leur vie, ceux qu’un musicien appelle drôlement « les éléphants du jazz français », soit ne font pas partie de notre panel, soit n’ont pas souhaité répondre à notre questionnaire.

Un tromboniste tient à préciser : « J’ai gagné en 2007 environ 9000 € dont plus de la moitié de black pour la simple raison que je travaille pas mal à l’étranger.Conséquence : je n’ai été que peu indemnisé par les Assedic du fait de la perte de mon statut d’intermittent en 2006. Mon revenu moyen ces dernières années (1998-2005) était de l’ordre de 2400 € par mois, mais en travaillant énormément. Sans vouloir céder au piège du misérabilisme, force est de constater que, depuis deux ans, c’est devenu n’importe quoi. Il m’est donc très difficile de mesurer mon revenu du seul fait que j’insuffle beaucoup d’argent dans l’élaboration et la réalisation de mes projets personnels. Le bénévolat tend à devenir de plus en plus la règle. Si je tiens compte de mes frais d’instruments, d’informatique ou de transports, tous très élevés, j’arrive à cette conclusion : la musique est aujourd’hui une passion très onéreuse ! »

À la question : « Que représentent les rémunérations que vous pouvez percevoir de l’Adami et de la Spedidam dans vos revenus annuels ? »

a) Adami
57% des musiciens interrogés déclarent ne rien percevoir de l’Adami.
Certains s’interrogent sur le manque de transparence des règles de répartition de la société civile. Bémol : beaucoup avouent ne pas s’y être inscrits.

43 % de musiciens reçoivent un chèque de l’Adami.
Pour 76 % d’entre eux, la fourchette de revenus se situe entre « presque rien » et 500 € par an
Pour 8 %, entre 500 et 1 000 €
Pour 16 % entre 1 000 et plus

b) Spedidam
28 % des musiciens interrogés déclarent ne rien percevoir de la Spedidam

72 % des musiciens interrogés reçoivent un chèque de la Spédidam.
Pour 40% d’entre eux, la fourchette de revenus se situe entre « presque rien » et 500 € par an
Pour 32% entre 500 et 1000 €
Pour 24% entre 1000 et 2000 €
Pour 4% entre 2000 et + (jusqu’à 10 000 € pour un musicien qui travaille beaucoup)

À la question : « Vos revenus annuels ont-ils augmenté ou diminué par rapport aux années précédentes ? »,

20 % des musiciens interrogés répondent que leurs revenus ont sensiblement augmenté. Il s’agit principalement de jeunes musiciens qui partent de rien ou de musiciens qui ont dans l’année accompagné en tournée une vedette de la variété ou du rap.

10 % ont eu des revenus stables.

70 % affirment avoir constaté une baisse plus ou moins notoire de leurs revenus
Parmi eux, le pourcentage de diminution de revenus s’établit ainsi :
16 % de 1 à 10 %
35 % de 10 à 20 %
24 % de 20 à 30 %
16 % de 30 à 50 %
8 % de 50 % à +

Parmi les musiciens qui ont vu leurs revenus baisser de plus de 50 %, on compte un ancien directeur de l’ONJ et des musiciens à la surface médiatique importante.

Pourquoi ? Un pianiste donne des précisions sur le « yoyo » des revenus : « Du fait de la diversité de mes sources de revenus, les années se suivent et ne se ressemblent pas. Parfois dominent les concerts, comme cette année où j’en compte plus d’une centaine, parfois les droits d’auteur, parfois les musiques pour la télé… Quand je fais beaucoup de scène comme cette année où j’ai accompagné en tournée un rappeur en vogue, je n’ai plus le temps pour écrire des musiques de film, etc. Néanmoins, je constate que le marché s’est resserré de façon spectaculaire et inquiétante pour l’avenir. »

3) La scène

Même si on est depuis longtemps sorti de l’économie du « musicien cachetonneur », la scène reste pour le jazzman son terrain de prédilection, l’espace qui conditionne toute sa vie artistique. Quand on lui demande ce qui est pour lui le plus essentiel, il répond toujours « jouer ». Jouer le plus souvent possible. Malheureusement les occasions de s’exprimer sur scène se font de plus en plus rares et difficiles.

À la question : « Avez-vous le sentiment qu’il est plus difficile qu’avant de trouver des opportunités de jouer sur scène ? »,

Plus difficile : 78 %
Moins difficile : 10 %
Ni plus ni moins difficile : 12 %

À la question : « Le nombre de concerts a-t-il augmenté ? »,

69 % répondent négativement
31 % répondent positivement

À la question : « Combien de concerts avez-vous donné dans l’année ? »,

17 % entre 0 et 20 concerts
36 % entre 20 et 50
36 % entre 50 et 75
13 % entre 75 et 100
12 % plus de 100

À la question : « Accompagniez-vous sur scène et en tournée des artistes de variété, rap ou slam ? »,

38 % répondent oui
62 % répondent non

Sur la centaine de musiciens qui ont répondu positivement :

72 % affirment que ce travail est pour eux satisfaisant
20 % avouent le faire pour des raisons principalement économiques.

Sur le total de leurs revenus, cette activité représente pour tous ceux qui ont répondu positivement les pourcentages suivants :

39 % de 10 à 30 %
16 % de 30 à 50 %
34 % plus de 50 %

4) Encadrement professionnel

À la question : « Êtes-vous seul pour organiser votre vie professionnelle ? »,

63 % répondent oui
Pour eux, c’est la « débrouille » en solitaire pour trouver des dates et encadrer leur vie professionnelle.

Témoignage d’une chanteuse : « Étant seule, je passe plus de temps à organiser ma “survie” qu’à la création. Les magouilles que nous sommes obligés de faire pour nous maintenir dans le statut d’intermittent sont insupportables. Les conditions pour jouer dans les clubs sont pires qu’il y a 20 ans. Il faut “pleurer” pour être déclaré : on nous propose parfois de déclarer deux musiciens sur quatre. Il arrive qu’on nous établisse des feuilles de paye supérieures à ce qui nous est réglé en réalité, c’est-à-dire que si nous voulons être déclarés, nous devons payer nos charges sociales plus celles de l’employeur. »

37 % répondent ne pas être seuls pour organiser leur vie de musicien.

Parmi eux : 40 % déclarent avoir un agent ou un secrétariat artistique pour s’occuper de l’ensemble de leur activité, monter un projet ou mettre en place une résidence. L’agent ne fait pas le bonheur, c’est bien connu, mais il peut contribuer à l’épanouissement d’un musicien. Peu d’élus et beaucoup de déçus à la recherche de celui ou celle qui acceptera de prendre en charge leurs destinées artistiques.

37 % des musiciens interrogés disent participer à un collectif de musiciens. Ce pourcentage peut surprendre. Il s’explique. Qu’est-ce qui pousse un musicien de jazz, artiste par définition foncièrement individualiste, à se réunir aujourd’hui au sein d’une famille librement choisie, autour d’un projet artistique mutuellement consenti ? D’abord le désir d’unir sa force à d’autres forces. L’idée de base du collectif est simple : fédérer les énergies, stimuler la créativité, imaginer des pratiques inédites, promouvoir des formes d’organisation autogérées, inventer un langage original commun sur la base de matériaux accumulés ensemble. Beaucoup de musiciens, afin de briser leur isolement, se reconnaissent de plus en plus, par nécessité ou par réalisme, dans ce type de fonctionnement communautaire. C’est l’une des surprises révélées par cette enquête.

40% des musiciens interrogés ont créé une association, voire une société (un seul exemple) pour organiser leur vie professionnelle.

Parmi eux, seulement 28 % (soit 38 musiciens) ont trouvé des financements pour salarier une personne. Il s’agit en grande majorité de collectifs de musiciens (comme l’Arfi ou Yolk) ou de musiciens qui multiplient les résidences et bénéficient régulièrement d’aides à la création.

La part des subventions publiques participant aux revenus des artistes est moins importante qu’on aurait pu l’imaginer. Les aides proposées directement par les Drac (procédures d’aides à des résidences, soutien aux collectifs et aux ensembles, aide au projet de création, conventionnement d’ensembles, compagnies et collectifs) ou par les collectivités territoriales n’intéressent qu’une poignée de musiciens. Une forme de « caste » qui a su jouer avec dynamisme et obstination la carte institutionnelle de l’aide à la création. Pour parvenir à leurs fins, ces artistes ont dû apprendre à entretenir tout un réseau de relations et connaître tous les dédales des administrations culturelles. Dans le but de faire vivre leur collectif, monter un projet de création « originale » dans un festival « innovant » ou d’obtenir une résidence dans une scène nationale, un département ou une région. À ce jeu, on le comprend vite en dépouillant le questionnaire, il y a peu d’élus et, à coup sûr, beaucoup d’aigris.

37 musiciens, soit 15 % des musiciens qui ont répondu à notre enquête, déclarent recevoir à travers leur association ou leur collectif des subventions.

Cette manne publique représente pour le musicien concerné une source de revenus très variable selon les années et les opportunités.
Jusqu’à 20 % de leurs revenus annuels : 12 musiciens sur 250 (principalement grâce à des résidences).
De 20 à 40 % : 18 musiciens sur 250 (principalement à travers des aides au fonctionnement d’un collectif).
Plus de 40 % : 7 musiciens sur 250 (principalement par des aides « exceptionnelles » pour tel ou tel projet dans l’année précédente).
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